S'cuse, c'est parce que je suis en train de travailler...

Tous les jours, au moins une personne se présente à mon bureau pour me demander à quel étage se situe une entreprise quelconque. En effet, à part dans l'ascenseur, on ne retrouve aucun panneau d'information. Bon, on pourrait prendre comme prémisse de départ que les gens qui se tiennent en forme sont toujours perdus, mais ce n'est d'aucune utilité pour ce billet ;)

Je disais, donc, que ces gens viennent s'informer à mon bureau, probablement parce que je suis située au premier étage. Et hier matin, j'en ai reçu une assez solide...

*Petite madame : Excuse-moi, je cherche l'Office municipal, sais-tu c'est à quel étage?

*Moi, toujours sympathique : Hum, je crois que c'est au 5e, mais pour être sûre, regardez dans l'ascenseur, c'est indiqué.

*Petite madame : Ah! C'est que mes reins viennent de me lâcher. J'ai pas pris l'ascenseur, j'ai pris les marches. Tsé mes riens viennent de me lâcher.

*Moi, incrédule, qui ne sait pas pentoute ce que ça fait quand les reins viennent de te lâcher: Ah!

J'attends... elle ne part pas...

*Petite madame, en voyant un magnétophone sur mon bureau : Un dictaphone, c'est fin aussi.

Et là, je ne sais pas quel lien elle a fait entre le dictaphone et sa vie, mais elle débale son sac.

*Petite madame : [...] Ouais pis c'est pour ça que je vais à l'Office. En plus, c'est un gars que j'ai déjà fréquenté, pis là y dit que c'est ma faute [...]

Bla bla bla, elle me parle de sa vie, de son ex, de ses problèmes...

*Moi, polie : Ha, ho, han han, hum...

Je ne répondais que par monosyllabe. Et là le comble :

*Petite madame : Je prendrais bien un café, moi.

*Moi : ...

*Petite madame, en regardant ma cafetière : Je peux en prendre un ?

*Moi : Heu... c'parce qui en a pas de fait, et j'ai pas vraiment le temps de vous en faire un... (C'était vrai)

*Petite madame : Ben ça te déranges-tu si je me le fais moi-même?

*Moi : ... heu... ben non... (Que vouliez-vous que je réponde!?!)

J'ai même pas eu le temps de finir ma phrase qu'elle avait déjà les deux mains dans ma cafetière...

*Moi : Ben, je pense à ça, même si si vous vous faites un café, on a pas de tasses.

*Petite madame : Ah... Moi qui voulait un café. Elle réfléchit. T'a même pas de verre en plastique?

*Moi, de plus en plus sur le bord de poigner les nerfs : ... Non... on a juste nos tasses personnelles. (Elle va toujours ben pas m'en demander une?)

*Et elle, de rétorquer, en regardant le bol de céréales de mon collègue sur la table de lunch : Ah, ben je pourrais prendre ça!

Heille la bizarre, ai-je pensé, ya un criss de café en face, sors deux piasses pis va t'en acheter un. C'est à ce moment qu'elle réalise toute seule que ça pas de bon sens son affaire. Bravo!!

*Petite madame : Ouais ça pas ben ben d'allure, hey que je suis mêlée moi, faut que j'aille à l'office, je suis pas mal mêlée...

Et elle s'en va enfin. Non mais que cé ça!!!

Comments

[Karine]

Ça me rapelle des souvenirs... Quand je travaillais à la réception d'un hotel... Tout le monde te compte sa vie là!!! ;)

[doparano]

My god t'es patiente...

mais c'est drôle tout plein ton affaire :)

[Petite moi]

Ouin, tu as raison, je n'avais pas vu ça comme ça...

[L'Ex]

Mais non... c'est certain que ces gens-là ils ne faut pas les laisser nous envahir, mais je trouve que ça fait pitié quand même.

[Petite moi]

L'ex : Tu crois que j'aurais dû lui préparer un café, lui offrir de s'assoir dans mon bureau et de jouer au psy ??

Je suis peut-être égoïste alors...